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> Cours Remise en Question > Chapitre 1

Chapitre 1 : Le mur qui cache ta vérité

Imagine ton esprit comme une maison baignée de lumière, avec des fenêtres ouvertes sur un jardin vibrant, où chaque fleur est une facette de toi : tes émotions, tes rêves, ton intuition. Mais au fil du temps, des voiles légers, presque invisibles au début, se sont posés sur ces fenêtres. Ça a pu se traduire par de la saleté sur les vitres, et des rideaux plus ou moins fermés.

Cette opacité, ce sont les croyances qui nous empêchent de plonger dans notre intériorité, de nous écouter pleinement, ou simplement de nous poser certaines questions importantes. Ces croyances diffusent l'idée subtile que regarder à l'intérieur est inutile, ennuyant, ou bien égoïste.

Pourquoi ces voiles existent-ils, et comment les soulever pour laisser entrer la lumière ?

1. La peur de toucher des points sensibles


Le premier voile est souvent la peur de toucher nos points sensibles. Se connecter à soi, c'est un peu comme approcher une ancienne cicatrice avec hésitation. On craint de réveiller une douleur enfouie.

Cette peur nous pousse à garder les rideaux assez fermés. Néanmoins, ce que nous évitons de regarder ne disparaît jamais vraiment ; cela continue simplement à vivre en arrière-plan, influençant subtilement nos choix, nos réactions et notre bien-être quotidien. Nous pouvons passer des années à contourner ces zones sensibles, convaincus que nous évitons ainsi un danger. Mais la vérité, c'est que ces blessures anciennes ou ces émotions oubliées ne demandent pas à être combattues, seulement reconnues. Car elles contiennent souvent une part importante de notre histoire, une clé précieuse pour mieux nous comprendre.

2. Le contrôle comme protection face à l'inconnu


Notre protecteur intérieur nous a créé un besoin de contrôle, ce réflexe qui agit finalement comme un bouclier contre une prise de conscience plus profonde.
C'est pour nous éviter des blessures mais c'est à notre détriment trop souvent. Nous analysons, intellectualisons, et planifions constamment, car cela nous donne l'illusion réconfortante de maîtriser ce qui pourrait nous échapper.

Explorer des notions comme l'intuition ou la vie émotionnelle implique d'accepter de lâcher prise sur ce contrôle.
Et si, en plongeant, nous perdions nos repères ? En réalité, ce contrôle ne fait que repousser la rencontre avec ce que nous ressentons réellement. Il entretient une illusion de sécurité, mais nous coupe de notre vérité profonde.
Concrètement voici comment ça peut se manifester: Julien ressent une attirance inexplicable pour la peinture depuis des mois, mais dès que cette envie émerge, un côté saboteur surgit : "Tu n'as pas de talent artistique, c'est irréaliste à ton âge, tu as des responsabilités plus importantes." Il se lance alors dans une analyse coût-bénéfice de cours de peinture, compare les prix, évalue l'impact sur son planning... Cette hyperplanification lui donne l'impression de gérer la situation, mais en réalité, elle éteint l'élan créatif spontané qui cherchait simplement à s'exprimer. La justesse concerne bien sûr un équilibre dans notre rapport à notre vérité: ressenti, connexion, discernement, et remise en question de nos croyances.


La reconnexion à soi n'est pas synonyme de chaos ou de perte : elle est plutôt un retour à une simplicité naturelle, semblable à un ruisseau qui reprend spontanément son cours dès que l'on retire les pierres qui l'entravaient.

3. Le dogme qui ferme la porte à l'ouverture


Prisonniers de dogmes – des croyances rigides héritées de la société, de l'éducation, ou de nos expériences – nous perdons souvent contact avec notre vérité intérieure. Ces dogmes nous disent : “Se connecter à soi est une perte de temps”, “C'est égoïste de penser à soi”, ou “Les émotions sont des faiblesses.” Ils nous poussent à intellectualiser, à rester dans le mental, car c'est un terrain connu, “sûr”. Mais un dogme est un voile épais : il nous coupe de la fluidité de notre être. La religion, comme le fait d'être “non croyant”, peut tout autant l'être. Lorsqu'elle est vécue consciemment avec nos valeurs, elle peut rester vivante.
Mais si on ne donne pas vie à ces écrits, si l'on ne peut les remettre en question, alors cela reste un dogme rigide. Plus on met de conscience sur ces idées rigides — qu'elles viennent des religions, des normes sociales, de l'éducation ou de la médiatisation — plus on permet à notre sensibilité propre de refaire surface, et à notre regard de devenir plus libre et juste.

S'ouvrir, ce n'est pas abandonner la raison ; c'est lui permettre de danser avec le cœur.

🌌 Exercice – L'autre voix

Parfois, la voix qui guide nos choix n'est pas vraiment la nôtre. Elle vient d'une logique qu'on a intégrée depuis longtemps, si bien qu'elle est devenue presque invisible. Cet exercice t'aide à la reconnaître et à écouter une autre voix plus proche de ta vérité profonde.

🧭 1. Identifier une barrière intérieure

Prends quelques instants pour lire ces amorces de phrases lentement. Laisse-toi simplement ressentir ce qui se passe en toi. Note celles qui éveillent quelque chose, même subtilement :

  • « Dans ma vie, il est important que je sois toujours… »
  • « Les autres attendent de moi que je sois… »
  • « Si je lâchais prise, j'aurais peur que… »
  • « Être moi-même entièrement pourrait déranger car… »
  • « J'ai souvent appris qu'il ne fallait surtout pas… »
  • « Pour être aimé·e ou respecté·e, je dois absolument… »
  • « En réalité, je ne me permets jamais vraiment de… »

Parmi ces débuts de phrases, choisis-en une seule qui t'a particulièrement touché·e ou intrigué·e. Termine-la spontanément, sans réfléchir ni filtrer.

Ce que tu obtiens est sûrement lié à un de tes conditionnements parfois inconscients. Prends le temps d'être avec cette phrase, sans jugement.

🪶 2. Inviter l'autre voix

Ferme les yeux ou ... fais comme il te plaît. Imagine qu'apparaît en toi une autre voix intérieure, éclairée et sage, qui aurait une perspective complètement différente sur ce même sujet. Elle est calme et bienveillante.

💭 3. Dialogue intérieur

Écris un petit dialogue entre ces deux parts de toi :

  • La croyance identifiée, exprimée clairement (ex. : « Je dois toujours être fort·e et gérer seul·e »)
  • L'autre voix, celle qui t'invite à voir autrement, avec plus de liberté et de justesse

Laisse venir ce dialogue aussi naturellement que possible. Tu pourrais être surpris·e de la simplicité et de la clarté qui émergent quand tu donnes de l'espace à cette autre voix.



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